samedi 21 février 2009

LE SACRIFICE DES CRUELLES FILLES D'ALBION


774 Luvah est la France, victime des spectres d’Albion.
Los contemple avec terreur: il déverse ses fortes tempêtes sur les fourneaux.
Les filles d’Albion, vêtues d’habits cousus,
Dénudent leurs épaules et leurs seins, elles laissent de côté
Leurs vêtements, et s’assoient nues sur la pierre du jugement.
Le couteau de pierre passe sur la victime hurlante; son sang
Bouillonne et teinte les beaux côtés des belles filles d’Albion.
Elles écartent ses cheveux bouclés, elles divisent ses sept mèches sur
Son front; elles lient son front avec des épines de fer.
Dans ses mains elles mettent un roseau et se moquent, disant : « Regardez
Le roi de Canaan à qui appartiennent sept cents chariots de fer! »
Elles ôtent totalement ses habits avec leur couteau de pierre.
Mais elles coupent en deux ces vêtements intérieurs, cherchant avec
Leurs doigts cruels son cœur, et là elles entrent en (grande) pompe,
Avec de nombreuses larmes; et là elles érigent un temple et un autel.
Elles versèrent de l’eau froide sur l’avant de son cerveaux, pour amener des
Paupières à croître sur ses yeux en des voiles de larmes, et des cavernes
A geler sur ses narines, pendant qu’elles nourrissaient sa langue avec des tasses
Et des plats en terre peinte. Rougeoyant de beauté et de cruauté
Elles obscurcissent le Soleil et la Lune; aucun regard ne peut se poser sur elles.
Ah! Hélas ! A la vue des victimes, et à la vue de ceux qui sont vaincus,
Tous ceux qui voient deviennent ce qu’ils contemplent; leurs yeux sont couverts
Par un voile de larmes, et leurs narines et langues rétrécissent,
Leurs oreilles se baissent vers le sol; tels les victimes, ils sont pris dans les angoisses
D’une invincible peur mêlée aux délices d’une revanche à secouer ciel et terre.
La Vision Divine devint d’abord une flamme brûlante, puis une colonne
De feu, puis une terrible roue flamboyante entourant la terre et les cieux;
Puis enfin un globe de sang errant au loin dans une nuit inconnue. (...)
La forme humaine commença à être altérée par les filles d’Albion,
Et les perceptions à être dilapidées dans l’indéfini, devenant
Un puissant polype nommé « Arbre d’Albion ». Elles lient les veines
Et les nerfs en deux nœuds, et la graine avec un double nœud.
Elles regardent au dehors; le Soleil a rétréci, les cieux ont rétrécis

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